Regina Miranda : « J’ai commencé à expérimenter la danse poétique et je me suis rendue compte que ça transformait la vie des gens et que ça les touchait personnellement. »

La danse, toute une philosophie

La danse poétique fait partie des arts créatifs. Car, elle permet aux individus de sensibilités ou de cultures différentes de dialoguer ensemble. Regina Miranda, chorégraphe new-yorkaise de renom, nous explique les vertus de cet exercice de relaxation dans le développement personnel des individus. Interview.

La danse poétique. Qu’est-ce que c’est ?

En fait, je pense que n’importe quelle danse peut être poétique. Dans le sens où ça te fait comprendre le sens des choses, en t’invitant à prendre un peu de recul. Et de relativiser en regardant ces choses qui te semblent importantes et en te demandant si elles le sont vraiment. C’est une invitation poétique. Cette invitation est d’abord et avant tout réalisée par les mouvements du corps. Vous savez, le même geste peut avoir différentes significations selon les cultures et les personnes de cultures différentes. Cette invitation est, donc, rendue possible par la danse poétique.

Dans quelle catégorie peut-on la classer ?

Je vois ma danse comme contemporaine. Ce n’est bien évidemment pas de la danse tradionnelle. Elle est influencée par l’environnement où j’habite (elle vit entre New-York et Rio de Janeiro, ndlr) et par les gens que je rencontre dans ma vie. Elle pose les questions suivantes : qu’est-ce qui est vraiment important en ce moment ? Quelle est la bonne invitation ? Nos invitations à communiquer en se servant de la danse poétique ont été bien accueillies par le public.

Il s’agit de rappeler aux personnes d’être créatives, présentes, de se parler et de faire attention aux autres. L’exercice de relaxation peut s’exprimer autrement que par la danse à partir du moment où on se base sur la même philosophie. Tout dépend de l’endroit où tu te trouves. On peut utiliser la même philosophie relationnelle de différentes manières. Nous avons été au musée de l’art moderne (de New-York, ndlr). Nous avons décidé  de travailler sur le visuel et l’architecture.

Pourquoi vous l’appelez exercice de relaxation ?

Oui, je l’appelle l’exercice de relaxation. Dans le sens où c’est un exercice que tu dois pratiquer tous les jours. Tu dois te rappeler tous les jours de ces choses pour se sentir bien dans son corps et bien dans son esprit. Par ailleurs, c’est l’exercice de la liberté car ce n’est pas codifié. Il n’y a pas une série de règles à respecter. Tu peux juste te concentrer sur un point précis. Chaque personne peut personnaliser la danse poétique à sa manière.

Peut-on la comparer à la philosophie ou au Taïchi ?

Je pense que c’est très philosophique. Tu n’es pas obligé de réussir un exercice. Ça n’a rien avoir avec l’excellence comme le Taïchi ou d’autres arts sportifs qui nécessitent d’atteindre un certain niveau. La danse poétique n’impose aucune réussite. Tu peux la pratiquer facilement. C’est accessible à tout le monde. N’importe qui peut l’exercer facilement. Cette danse est philosophique dans le sens où elle offre une autonomie d’action, et parce qu’elle véhicule ce message : tout le monde peut être créatif.

Est-ce que la danse poétique ressemble à la danse classique ?

Chez moi, peut-être, oui. Car, je suis une danseuse classique. Et j’aime ça. Même le hip-hop s’exprime de différentes façons selon les personnes. Tout dépend qui la pratique, professionnel ou amateur. Pour moi, je suis aussi bien une danseuse classique qu’une danseuse contemporaine. D’ailleurs, je continue de pratiquer les deux danses.

En outre, je suis chorégraphe pour des ballets et des films. J’ai commencé à expérimenter la danse poétique et je me suis rendue compte que ça transformait la vie des gens et que ça les touchait personnellement. En voyant l’impact que cet exercice de relaxation avait sur certaines personnes et sur moi-même, j’ai décidé de créer ma troupe.

Exercice de relaxation pour se sentir bien dans son corps et bien dans son esprit

NB : interview réalisée en anglais et traduite en français.

A propos Sebastien Badibanga

Je suis étudiant-journaliste à l'Institut Pratique du Journalisme, en apprentissage à France 2. Titulaire de la carte de presse depuis 1 an. En tant que journaliste et blogueur, j'ai été invité à assister au Sommet mondial des arts créatifs organisé par l'Institut Aspen à Muscat, du 28 au 30 novembre 2011. J'ai réalisé des reportages et interviews que je publie sur ce blog.
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