Diplomatie culturelle et réconciliation des peuples

Du 28 au 30 novembre, la diplomatie culturelle est au centre des débats du Sommet mondial des arts créatifs organisé par l’Institut Aspen au Royal Opera House de Muscat. Comment rapprocher et créer un dialogue entre les différentes cultures ? Durant ces trois jours, les intervenants ont recensé les initiatives permettant à la fois de développer l’industrie culturelle et de rapprocher les peuples. Les arts et les NTIC sont tant de moyens à exploiter.

Le Sommet mondial des arts créatifs organisé par l'Institut Aspen s'ouvre le 28 novembre au Royal Opera House de Muscat, à Oman.

La diplomatie culturelle est une forme de politique culturelle alternative instituée par les ONG et les fondations. Son but ? Se servir des arts créatifs – arts traditionnels, Design d’expression, danse poétique, mode ethnique – pour créer un dialogue entre les différentes cultures. Et les réseaux sociaux peuvent servir de plate-forme.

« Le rapprochement des différentes cultures peuvent contribuer à l’éducation des citoyens du monde. », déclare Hans d’Orville. Selon le directeur-adjoint de l’Unesco, la solution c’est de parvenir à une interaction entre la culture, l’économie, la technologie et les individus. « Les arts c’est une forme de moteur économique à travers le monde. », ajoute-t-il.

Le gouvernement américain semble miser sur la diplomatie culturelle pour aboutir à une fraternité internationale et une coopération pacifique entre les cinq continents. C’est en tout cas l’avis de Michael Paey. Barack Obama, lui-même, a parlé de « partenariat mondial. », souligne le directeur du département public pour la diplomatie et les affaires publiques. L’idée c’est de créer les nations amies.

Pour le président américain, le partenariat mondial s’impose dans la lutte contre le terrorisme. Lors de son discours de la veille du 10e anniversaire des commémorations des attentats du 11 septembre 2001, il a insisté sur la nécessité d’une lutte multinationale contre le terrorisme. C’est pourquoi « les Etats-Unis ont renforcé les partenariats et moyens pour gagner cette guerre contre Al-Qaïda », a précisé le locataire de la Maison Blanche. Donc, si l’Amérique cherche à encourager les échanges partout dans le monde via Internet et les réseaux sociaux c’est d’abord et surtout pour assurer sa sécurité intérieure.

Amir Dossal pense aussi que c’est possible de créer « une communauté internationale ». Pour ce faire, l’organisateur indien des forums sur le partenariat propose ces leviers : engager les jeunes de tous les pays et les faire travailler dans la culture. Selon lui, s’impliquer dans le développement de l’industrie culturelle les aiderait à mieux s’accepter et à mieux comprendre leurs différences culturelles mutuelles. En somme, un bon moyen de pacifier les relations entre les peuples.

Les intervenants débattent sur les enjeux du développement de l'industire culturelle

L’art de la communication

L’Arabie Saoudite est un pays très codifié. La liberté d’expression n’est pas acquise de droit. La princesse Reema Bandar Al-Saud a assisté au Sommet mondial des arts créatifs de Muscat. Elle tente de libérer la parole de ses compatriotes. Pour arriver à ses fins, Elle a créé un institut sur le design qui offre aux jeunes une tribune à travers les réseaux sociaux. Ils sont initiés à l’art pour exprimer le fond de leur pensée.

La danse aussi présente ses vertus relationnelles. En guise d’introduction des débats sur les arts créatifs, Regina Miranda – chorégraphe new-yorkaise – a performé de la danse poétique. Cet exercice de relaxation, s’apparentant à de la danse classique sans être un sport, est en fait une philosophie relationnelle permettant d’entrer en communication avec les autres, en utilisant l’énergie existant à l’intérieur de soi, de l’espace et du sol. Il s’agit des arts de la performance.

Regina Miranda - chorégraphe new-yorkaise - ouvre avec sa troupe le Sommet mondial des arts créatifs

Le Jazz de la réconciliation

American Voice compte, pour sa part, sur le Jazz pour rapprocher les peuples.  Le « Yes Academy Program » offre aux enfants défavorisés la chance et l’opportunité de réaliser leur rêve artistique. Par ailleurs, la radio soutient les voyages des étrangers aux Etats-Unis pour apprendre l’anglais et passer le toefl. Mais surtout, il adapte le Jazz aux musiques traditionnelles, comme afghanes, pour encourager le dialogue culturel.

Ces initiatives culturelles ne garantissent pas forcément la paix dans le monde. Elles ont, au moins, le mérite de favoriser le dialogue interculturel entre les différents peuples.

A propos Sebastien Badibanga

Je suis étudiant-journaliste à l'Institut Pratique du Journalisme, en apprentissage à France 2. Titulaire de la carte de presse depuis 1 an. En tant que journaliste et blogueur, j'ai été invité à assister au Sommet mondial des arts créatifs organisé par l'Institut Aspen à Muscat, du 28 au 30 novembre 2011. J'ai réalisé des reportages et interviews que je publie sur ce blog.
Cet article, publié dans ROH-Aspen Creative Arts World Summit, est tagué , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire